Réconciliation plombée/ Taih Zeraondo Franck proche de Guillaume Soro : ‘‘Le régime d’Abidjan est dans la fourberie et la propagande’’

Votre président de GPS (Générations et Peuples Solidaires) a affirmé   le 12 novembre dernier qu'il rentre pour contribuer à la réconciliation des fils et des filles de son pays et pour apporter sa pierre à l’édification de la paix et de la concorde entre les peuples d’Afrique. En le disant, ne prend-il pas à contre-pied le régime d'Abidjan qui affirme être sur la bonne voie dans le processus de réconciliation post crise tant prôné par son président Alassane Ouattara ?

En faisant croire qu’il est sur la bonne voie dans le processus de réconciliation post crise, le régime démagogue d’Abidjan est dans ce qu’il sait faire le mieux à savoir la fourberie et la propagande. Sinon, la réalité en Côte d’Ivoire, c’est que la réconciliation reste une utopie. On ne peut pas dire que nous sommes sur la bonne voie dans le processus de réconciliation pendant que des ivoiriens sont contraints à l’exil, pendant qu’on continue de persécuter et d’arrêter des militants de partis politiques, pendant que la liberté d’expression est bâillonnée, pendant que les prisonniers politiques croupissent dans les geôles.

Non, la réconciliation entre les ivoiriens ne viendra pas du régime Rhdp. Parce ce que le Rhdp a d’autres priorités qui ne sont pas celles des ivoiriens. La réconciliation reste un chantier jamais exploré. Le président Guillaume Soro, à l’image de plusieurs autres fils du pays, a donc toute sa place à prendre pour contribuer à réconcilier les ivoiriens, lui qui a été et demeure un acteur important de la vie politique ivoirienne.

L'on constate que la paix et la concorde entre pays voisins et sahéliens a pris du plomb dans l'aile. Selon vous, que faut-il aujourd'hui pour réconcilier et les ivoiriens et les populations de la sous-région ?

Je ne crois pas qu’il existe un conflit fondamental entre les ivoiriens et nos frères des pays de la sous-région. En revanche, il s’agit ici d’une situation où un chef d’état, en l’occurrence Monsieur Alassane Ouattara se donne des prérogatives qu’il n’a pas. Il ne lui revient pas de décider de ce qui est bon pour les autres qui sont des états souverains au point de vouloir dicter à ces derniers, la conduite à tenir. C’est déjà ce manque de respect qu’il faut corriger. Les chefs d’états sont égaux et penser qu’on est le super chef d’état, donneur de leçon qui peut décider pour les autres est une grave erreur. Surtout lorsque dans son propre pays, on n’arrive pas à instaurer un minimum de démocratie. C’est ce respect mutuel qu’il faut restaurer afin d’apaiser les tensions entre les États.

Quel est votre avis sur la réaction du porte-parole du gouvernement ivoirien qui affirme que « Soro peut rentrer », alors que les prisonniers politiques dont des proches de Soro sont encore en prison ?

Que vaut encore la parole de ce gouvernement ? Rien du tout ! Car c’est un gouvernement qui est passé maître dans l’art de la roublardise, de l’arrogance, de l’ironie, de la manipulation et du chantage. Pendant qu’on fait croire que le président Guillaume Soro peut rentrer en Côte d’Ivoire quand il veut, on continue de maintenir injustement ses proches dans les prisons, de les faire arrêter arbitrairement. On continue de persécuter et de traquer les militants de GPS. Quelle crédibilité doit-on accorder à un tel régime ?

Cependant, une chose est sûre et certaine, comme le président Guillaume Soro lui-même l’a dit, il n’attendra pas plus de 5 ans pour rentrer dans son pays. Il rentrera quand il le voudra pour se mettre au service de ses concitoyens et participer à la réconciliation nationale. Et sa présence en Afrique en est le signe annonciateur.

Guy Lasme K